Notre calendrier de l'Avent : Le Noël du Petit Prince, semaine 4
Un petit bout d'histoire pour chaque jour dans le calendrier de l'Avent du blog ...
(le calendrier se déroule de bas en haut !)
Mercredi 21 décembre
L'Aviateur : "Le Religieux, quant à lui, se tenait à la porte, bouche grand ouverte, frappé de stuppeur...
Il n'y avait pas de grand roi ici, ni pour les juifs, ni pour quiconque. Juste un bébé, fils d'un humble charpentier de Nazareth.
Et pourtant, c'était sûr, le Salut venait de toucher le monde des hommes, il en était persuadé maintenant. Dieu avait, comme promis, fait pousser un tout petit rameau sur la souche de l'arbre généalogique de Jessé. Un tout petit roi venait de naître à Bethlehem, parmi les descendants de David.
Le Religieux avait devant les yeux ce qu'annonçaient les prophètes :
Et toi, Bethléhem Ephata, toi qui es petite parmi les clans de Juda,
de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël
et dont l'origine remonte au lontain passé, aux jours d'éternité.
Il se dressera et le fea paître avec la majesté du nom de l'Eternel son Dieu,
et ils auront une demeure assurée
car il est dès maintenant glorifié jusqu'aux extrémités de la terre.
C'est lui qui sera la Paix !
(Michée 5, 1+3-4a)
C'était sûr : ce tout petit roi sans apparence, couché dans une mangeoire, allait devenir très grand, pour le bien de tous.
Les signes étaient là, sous ses yeux de religieux incrédule :
Puis un fils sortira de la famille de Jessé,
comme une jeune branche sort d'un vieux tronc.
Une nouvelle branche poussera à partir de ses racines.
l'Esprit du Seigneur reposera sur lui.
Il lui donnera la sagesse et le pouvoir de bien juger.
Il l'aidera à prendre des décisions et le rendra courageux.
Il lui fera connaître le Seigneur et lui apprendra à le respecter.
(...)
Il ne jugera pas selon ce qu'il voit
il ne décidera pas d'après ce qu'il entend dire.
Il jugera les pauvres avec justice,
il sera juste pour ceux qui, dans le pays, sont sans défense.
(...)
alors le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du cabri.
Le veau et le jeune lion mangeront ensemble.
Un petit garçon les conduira.
(Esaïe 11, 1-4+6)
Dites à ceux dont le coeur s'affole :
Soyez fort, n'ayez pas peur :
Il est là votre Dieu !
Il viendra lui-même vous sauver.
Alors les yeux des aveugles verront,
les oreilles des sourds s'ouvriront ;
alors le boiteux sautera comme un cerf
et la langue du muet poussera des cris de joie.
(Esaïe 11, 1-4+6)
(la suite...demain !)
Mardi 20 décembre
L'Aviateur : "Le Petit Prince avait failli ne pas le reconnaître. L'homme, maintenant, dansait frénétiquement autour de l'enfant et de sa mère !
Il n'avait toujours qu'une seule jambe (le Petit Prince avait bien vérifié) mais cela ne semblait pas lui poser problème. Le Petit Prince avait vite compris que ce qui faisait la différence, c'est que l'homme avait juste été accueilli comme s'il était le plus important des visiteurs, sans pitié, sans moquerie, comme un membre de la famille qu'on attendait pour que la joie soit complète.
L'aubergiste était dans un coin, un peu en retrait. Il semblait gêné, pas fâché, mais juste pas très fier.
Il venait de comprendre qu'en refusant sa chambre à la femme enceinte, il l'avait du même coup refusée au roi qu'il attendait si impatiemment !
Pas question de déplacer tout le monde ce soir, la jeune mère était trop fatiguée pour cela.
Il sortit soudain de l'ombre et déposa son chaud manteau de laine et de soie sur les épaules de celle que tous appelaient maintenant "Marie".
(la suite...demain !)
Lundi 19 décembre
Le Petit Prince : "Regarde ! Voilà certainement la maison où il a fait halte !
Mais...
Ce n'est pas une maison...
Il doit y avoir une erreur...
c'est...
C'est une étable ! Le roi ne peut pas être là...
Le Loup s'est donc trompé ?..."
L'Aviateur : " Mais le Petit Prince, tout déçu qu'il était, était tout de même entré pour vérifier si Le Loup était arrivé là, lui aussi.
Ce qu'il avait vu alors dépassait de loin tout ce qu'il aurait pu imaginer.
Le Loup était bien là, couché aux pieds d'une toute jeune femme. Il lui adressait le regard le plus radieux qu'il ait jamais vu.
Le Petit Prince n'en croyait pas ses yeux : entre les pattes du Loup, dormait un agneau !
Et les bergers agenouillés juste à côté ne s'en offusquaient même pas ! Ils étaient rayonnants et, bien qu'agenouillés, se tenaient bien droits, dignes comme des princes.
La toute jeune femme ne semblait pas effrayée par Le Loup ; elle ne pensait même pas à éloigner de lui le bébé qu'elle avait dans les bras. On aurait même dit, à les voir, que le nourrisson - aussi petit qu'il était- n'avait de cesse de tendre sa petite main pour effleure la crinière du Loup.
Le Petit Prince avait alors senti Le Loup jubiler et frémir de joie de tout son corps.
L'unijambiste était là aussi...
(la suite...demain !)
Dimanche 18 décembre
L'Aviateur : "C'est ainsi qu'il rattrapa une jeune femme frêle dont les yeux, pourtant plein de tristesse et de fatigue, brillaient d'une indicible volonté.
Elle aussi se précipitait vers l'endroit que l'étoile rieuse baignait de sa lumière."
Le Petit Prince : " Vous aussi, vous allez voi le roi-du-monde-qui-change ? Le Loup m'en a parlé et il est là, c'est l'étoile qui le dit."
La femme : "Tu es bien étrange, petit enfant, et tu me fais peur. Laisse les loups là où ils sont, loin de chez nous, dans leurs tanières. On ne joue pas, on ne parle pas avec les loups ! Les loups ne savent qu'une chose : manger les brebis ou les enfants des hommes.
Cet après-midi, l'un d'entre eux s'est approché de ma maison. Il savait que mes petits étaient là... Mais je l'ai chassé avec ma fourche ! Il n'est pas près de revenir.
Pour répondre à ta question, je n'ai pour l'instant que faire d'un roi-du-monde-qui-change. Celui que je vais trouver, ce serait plutôt le roi-qui-donne-du-pain. Mes trois enfants ne savent plus rire, ni jouer, ni même rêver, tellement ils ont faim. Je suis seule pour les élever et toute seule je n'arrive pas à subvenir à leurs besoins.
Des rumeurs disent que le roi est là, aux portes de Bethlehem. Je ne sais qui il est, ni s'il est bon ou généreux, mais un rois se doit de soutenir les plus humbles de son peuple.
Je saurai le mettre face à ses responsabilités, moi !"
(la suite...demain !)
Samedi 17 décembre
Le Petit Prince : "Et il a disparu, lui aussi..
C'était à désespérer des grandes personnes ! Mais au moins il m'avait permis de voir enfin l'étoile rieuse que je cherchais. Et avec l'étoile...Le Loup très certainement."
L' Aviateur : " A ce moment de son récit, le Petit Prince avait soudain repris des couleurs. Alors qu'il évoquait l'étoile, ses yeux se sont mis à briller d'une lueur étrange. Un sourire très doux est apparu sur ses lèvres d'enfant, comme au souvenir d'un vrai moment de bonheur.
J'ai cru tout d'abord que c'était Le Loup enfin retrouvé qui le mettait dans une telle joie teintée de tendresse.
Mais la suite du récit de mon jeune ami me fit comprendre que cette joie tenait autant à la présence du Loup qu'à ce qu'il avait découvert, cette nuit-là, au beau milieu de nulle part.
L'étoile était si proche, au moment où le Religieux l'avait quitté, qu'il aurait cru pouvoir l'attraper. Il pressa le pas, certain de toucher bientôt au but.
(la suite...demain !)
Vendredi 16 décembre
Le Religieux : " Je les ai vus se précipiter tous là-bas ! Je les ai entendus chanter de joie la bonne nouvelle de la venue du Roi des rois, du Messie, cette nuit.
Tous des fous !
Le roi des Juifs n'est pas ici, pas cette nuit. Il n'y a aucun signe qui pourrait indiquer sa présence :
Tu as vu, toi, des Romains s'enfuir en courant et nous rendre notre liberté ?
Tu as vu, toi, des aveugles recouvrer la vue, des boiteux marcher ou des muets parler, par ici ?
A ton avis, la douleur et les gémissements ont-ils disparu sur cette terre ?
Non, évidemment ! ... Si le Roi des Juifs était là, tu penses bien que tout cela serait déjà réalité...
Et puis il serait venu nous trouver, nous, les prêtres, ses principaux serviteurs ! Il se serait monté à nous d'abord, pas au simple peuple qui ne sait rien et ne comprend pas grand chose !... "
Le Petit Prince : " Et, sans plus faire attention à moi, il est reparti en courant, hurlant et gesticulant de plus belle.
As-tu vu Le Loup ? ai-je eu le temps de lui crier."
Le Religieux : " J'en ai vu un courir vers cette colline, là où brille l'étoile étrange. Tu vois ? ...
... ou bien était-ce un chien ? Je ne sais plus...
Ca n'a pas d'importance de toutes façons...
Stop ! Arrêtez ! "
(la suite...demain !)